lundi 5 décembre 2016

J53 | Navarrenx - Aroue | 19,5km

Je démarre vers 9h00 dans une ambiance glaciale, malgré un magnifique lever de soleil.
Je gravis quelques marches depuis la place pour constater le caractère de ville fortifiée de Navarrenx.

Très vite, je redeviens irrité et exaspéré, nerveux, dans la continuité de la veille. Je me demande si ma marche n'a pas duré assez longtemps. En même temps je n'ai pas envie d'abandonner. Je me dis que ce sont peut-être des mauvais tours joués par la solitude et qu'il faut que je continue.
Toujours est-il que ça commence à me gonfler de marcher, toujours marcher, sans savoir où je vais. Je passe violemment de "tout est possible" à "rien n'est possible".
Je me console en me disant que je ne dois pas m'attendre à trouver quelque chose de concret au terme de mon voyage. Il est très peu probable que St Jacques m’apparaisse en songe, comme c'était arrivé à Charlemagne selon la légende, et qu'il me dise "Tiens voici le chemin de ta légende personnelle mon garçon".
Ma mission principale sur ce chemin, c'est probablement de m'ouvrir aux gens et aux situations qui se présentent à moi, de récolter des expériences de vie.

Enfin je sors de ce bois confiné dans le creux de la vallée formée par les collines alentours, un bois qui semble obstiné à empêcher le soleil de réchauffer l'atmosphère glaciale qui y règne.
Le parcours redevient vallonné. Les prairies scintillent de mille feux, sous l'action du soleil qui vient irradier la rosée.
Il n'y a pas un poil de vent, pas un bruit. L'instant est magique. J'aime en particulier le contraste entre la végétation encore verdoyante par endroits et la chaîne de montagnes en arrière plan, blanchie par la neige.Saisissant!
Je réalise le privilège qui est le mien. Les oiseaux chantent.

Je prends mon lunch au bord d'un ruisseau, assis en tailleur dans l'herbe. Le soleil tape correctement. Je finis par m'assoupir quelques instants, bercé par le ruissellement de l'eau.

Je remarque que je suis à 500m du gîte. Sans grande conviction, je me dirige vers un panneau d'affichage de l'autre côté de la route. Il s'avère que j'ai bien fait, car une feuille A4 m'apprend que depuis le sommet de la prairie qui se trouve derrière, on a une vue à 180 degrés sur les Pyrénées. Au final, je resterai une quinzaine de minutes assis sur la table d'orientation, à admirer le spectacle. Quelle merveille. C'est très inspirant. Les sommets sont tellement proches que j'ai l'impression que je peux les toucher. Je n'ai pas encore passé ces montagnes que j'ai déjà envie d'y retourner.

La maison est isolée, entourée de prairies où paissent des moutons.Un partie de la maison a été aménagée en gîte. Le cadre est idyllique.
Mes hôtes, un couple probablement plus que septuagénaire, sont charmants. Ils reviennent tout juste de Bretagne où ils possèdent une maison juste au bord de la mer. Si bien que Monsieur m'offre une demi douzaine d’huîtres qu'il a pêchées plus tôt dans la journée, au marteau et au burin (les coquillages sauvages étant attachés aux rochers)!

Après ces huîtres, et cette boîte de cassoulet 2p., je risque de très bien dormir.























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