jeudi 10 novembre 2016

J16 | Bellegarde - Assieu | 14km

Il a fait brumeux toute la journée. C'est une autre manière d'apprécier la nature, c'est très sympa.
Soudain, lorsque je lève le regard, tout en marchant, je vois émerger de la brume de majestueux arbres, isolés dans les bosquets voisins. Les arbres semblent flotter, un peu à l'image d'un navire abandonné dans la brume de l'océan qu'on pourrait imaginer avoir vu dans un des "Pirates des caraïbes".

Je fais la rencontre de ce vieux chasseur. Il a la banane le type, il est content d'être là. Il chasse la bécasse (oiseau), avec ses deux chiens (aucun d'eux n'était un épagneul, et il n'était pas non plus 5h du matin).
Ca fait 3h qu'il marche, et n'a pas encore dégommé une seule bécasse. Lorsque je lui demande pourquoi il marche avec son fusil ouvert, il me répond que c'est par mesure de sécurité, pour ne pas se tirer une balle dans le pied (ici ça prend tout son sens). Tiens parlons-en des balles. Dans ce cas-ci (volailles), ce ne sont pas des balles mais du plomb. On peut voir des centaines de billes de plomb à travers le plastique transparent de la cartouche.
Une fois qu'un des chiens a senti une bécasse, il se fige, et oriente, idéalement, son museau dans la direction de la proie. Lorsque par peur celle-ci s'envole, c'est au chasseur de rentrer en action. L'avantage de tire avec du plomb, c'est que les billes se dispersent selon un certain angle (fonction de la distance aussi), et donc ça offre une certaine tolérance au chasseur au niveau de la précision de son tir.
Puisqu'on parle de chasse, je lui confie sur le ton de la rigolade que par précaution, je siffle ou pousse la chansonnette quand je traverse des zones de chasse, pour avertir les chasseurs que je suis un gibier évolué, qu'ils n'ont, j'espère, pas le droit d'abattre.  Il se marre, et me précise que ce n'est nécessaire que le samedi matin, lors des battues, et qu'il est préférable que je porte des vêtements de couleur flash (fluo) afin de mettre toutes les chances de mon côté d'échapper à une balle de carabine dont la vitesse atteint 800m/s à 400m, et dont la portée est de 4000m. En d'autres termes, éviter de finir en triste sire. Je pense que si ce samedi je me trouve à marcher dans les bois, je ne vais pas chanter, mais gueuler jusqu'à ce que mes cordes vocales soient en sang, à défaut que ce soit une autre partie de mon corps qui le devienne.

A par ça je vais bien, physiquement les jambes suivent. Mon coeur se sent seul, challenge que j'accepte avec enthousiasme.
Je vais acheter à manger (du verbe mangare) à l'épicerie du village, avant d'aller m'installer au gîte. Je me dis, je regarde au prix. J'achète donc du crabe à 1,50e. Arrivé au gîte, je m'intéresse aux qualités nutritives du contenu de la conserve. C'est pas terrible... Pour 100g de contenu séché: 0,5g de m.g., 1,6g de Gl., 12g de Pr., 1,4g de sel. Par curiosité, je compare avec le kilo de riz dont je me trimbale les restes depuis 10 jours. Oufti: Pour 100g: 81g de Gl., et 7,4g de Pr. Donc le riz, dont je pensais qu'il n'apportait que des sucres lents, apporte 60% autant de protéines que du crabe en boîte, à poids égal. A noter que, tjrs à poids égal, le riz est 6 fois moins cher que le crabe que j'ai acheté.
Cogitou, cogitou,...

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