jeudi 10 novembre 2016

J26 | Le Puy - St Privat d'Allier | 23,5km

Et c'est reparti!
Au matin, je déjeune avec Hermann, arrivé la veille, et Gérard. Hermann, il est tout simplement impressionnant. Il est allemand (comme son nom - et non sa petite taille - pouvait le laisser deviner), et a 71 ballais. Il revient tout juste d'un Trail de 2 mois en Amérique, en pleine nature... Il y aura vu notamment de loups et des ours bruns. Quand je lui demande s'il n'a pas peur de planter sa tente en pleine forêt, complètement isolé de toute aide possible, il me répond la chose suivante: "Ce qui me fait peur, c'est de traverser Lyon et St Etienne en voiture pour venir jusqu'ici. Les gens vont dans tous les sens à toute vitesse, c'est terrifiant". Je me tais un moment.
Quelqu'un lui a recommandé de faire Le Puy - Conques, pour la beauté du tracé. C'est pour ça qu'il se trouve là. Je lui demande si il a un numéro de téléphone, pour rester en contact. Il me dit qu'il n'en a pas besoin, car ses amis sont déjà loin, en pointant le sol du doigt. "Ou bien là haut" que je lui réponds, avant d'enchérir "Finalement, ça n'a pas beaucoup d'importance". Il argumente que si, ça a de l'importance, en faisant allusion à des expériences surnaturelles qu'il a vécues, sans vouloir développer plus loin. Il clôt le sujet en ajoutant "J'ai vu des choses de mes propres yeux, je ne suis pas fou quand même". Ca me laisse sur ma fin!

Je vais acheter ma Créanciale à la Cathédrale. Comme la boutique n'ouvre qu'à 10h, j'en profite pour me poser sur un banc, admirer la grandeur de cette battisse, et faire quelques prières.
Je quitte la Cathédrale. L'aventure continue! Je suis très excité à cette idée. Je déchante lorsque ma douleur au pied gauche refait surface... Je ralentis le rythme, j'écoute du J-J, et ça fera l'affaire pour terminer l'étape sans soucis! Je repense au reportage que j'ai vu la veille à la télé... Quelle inspiration.

Les jambes sont lourdes et je suis très content d'arriver au gîte, après avoir été complètement rincé en deuxième partie de journée.
Juste avant d'arriver au gîte, je vois un pèlerin qui mange une pomme dans ce qui ressemble à un mini-refuge en bois, ouvert sur un de ses flancs.C'est Carlos. Il est Brésilien, et parle parfaitement français! Je lui demande ce qu'il fait là (sur le chemin), il me dit "Je sais pas". Ca me fait encore marrer aujourd'hui, si je m'attendais à cette réponse... En tout cas il a la patate. Il doit avoir 30 ans tout au plus, encore aujourd'hui je n'en sais rien. Il me dit qu'il continue plus loin que St Privat, où il plantera sa tente. C'est vachement courageux, avec le temps qu'il fait, les températures qui sont déjà redescendues...
Je continue ma route. Arrivé au gîte, je suis seul. Alain m'allume un feu de bois, c'est bon ça!!!

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