jeudi 10 novembre 2016

J19 | St Julien Molin Molette - Les Sétoux | 23km

La nuit a été froide. Egalement dans ce gîte non chauffé.
Je prends le départ dans un épais brouillard, si bien que je vois pas à plus de 20m. Après 30min d'ascension, je me trouve au sommet d'une butte. Je m'arrête et observe. Le brouillard ne forme qu'un, et semble vouloir se resserrer autour de moi comme un étau. Un calme absolu règne.
Je suis parti depuis 19j, et j'ai l'impression que ça fait 6 mois. Non pas parce que je trouve le temps long, mais parce que je vis beaucoup.
Après 14km de marche, je sonne pour un hébergement. Je me trouve à présent bien isolé dans la basse montagne, il n'y a que ça et là l'un ou l'autre village ou hameau. Il s'avère que tout est soit fermé, soit fermé. Un seul gîte ouvert se trouve dans le prochain hameau, à 10km, mais la tenante m'a informé qu'il était complet. Je ne parviens plus à la joindre. Je décide de m'y rendre quand même.
Pour y arriver, il faut gravir 500m de dénivelé dans une forêt dense de conifères. J'accélère le pas afin d'arriver avant la tombée de la nuit, c'est à dire 18h30.
A 18h15, je sors du bois, et aperçois le fameux hameau des Sétoux à 500m. Le coucher du soleil sur les montagnes est spectaculaire. Sur le chemin, je rattrape Françoise, qui rentrent les bêtes à l'étable. Chaque jour c'est la même chanson: Elle les sort le matin, et les rentre le soir venu. Elle m'indique la maison de Monique, la gérante du gîte. Le gîte est bien complet (réservé pour un annif, on est samedi) mais elle me conduira généreusement dans un autre gîte qu'elle possède, à 2km.
Entre temps, son mari m'offre une Leffe Blonde! Que je n'aurai jamais autant appréciée. L'authenticité et l'humanité, et j'insiste sur le mot "humanité", qui animent ces gens m'a beaucoup touché.
Alors que le mari m'explique les problèmes mécaniques qu'il est occupé à résoudre sur sa vieille moissonneuse batteuse, Monique reçoit un coup de fil. C'est David, le suisse. Il lui annonce qu'il va entamer la forêt, alors qu'il fait déjà noir. En marchant très vite, il en a pour 2 heures.
Alors que Monique me conduit au gîte, son mari et les 3 enfants partent à la traite des vaches, dans l'entrain et la bonne humeur.
Je suis ultra content d'avoir trouvé un logement, une douche chaude. Comme prévu, David arrive 2h plus tard. Dès qu'on s'est vu on a rigolé, c'était super sympa de se revoir après 2 semaines!
On a beaucoup parlé ce soir là, et il s'avère qu'il fait le chemin pour des raisons similaires aux miennes.

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